17 januari 2006

LE RENAISIEN NOUVEAU EST ARRIVE

Bienvenu à Renaix, Johnny.


Cher Johnny, je me suis cassé le cul pour en savoir plus. J’ai cherché dans Match, dans Voici et dans VSD. Je trouve quedalle. Tu veux être Belge-une- fois ? Toi, le mauvais garçon ? Je me suis demandé pourquoi. Les Belges sont en voie de disparition, tu vois. Il n’y a plus que Merckx, Tintin, les potes du père Gilbert à Laken et la petite Delphine qui fabrique des cochonneries genre Niki de Saint-Phalle. Moi-même je suis Flamand, Renaisien et Belge. Dans l’ordre et le désordre. Surtout Renaisien.

Renaix est une ville Flamande à facilités pour les francophones et à difficultés pour les autres. Ma petite sœur que j adore est mi-Belge mi-Française, née à Paimpol en '40. Vu que mes parents ont mis les voiles pour les Fritz, que ma mère adorait la Bretagne et ses falaises et mon papa les crustacés. Peut-être que ma petite sœur demandera la nationalité Française à part entière pour compenser la perte de ton départ de France. Faudrait que j’en parle à Sarko Karcher.
(Excuse-moi si tu déniches ça et la des poils sur ma langue. C’est ma Belge façon d’écrire. C’est mon Belge style. Je suis tombé dedans quand j’étais petit Suisse. Pardon: petit Belge. C’est ma nounou Jeannine de Pottes qui la première m’a baigné dans ton beau – j’allais écrire tombeau - langage. C’est elle aussi qui m’a amené à l'ducasse quand j’étais haut comme trois pommes. Je l’adore, Jeannine. Je l’embrasse très fort).

Donc je me suis creusé les méninges pour essayer de comprendre pourquoi toi, mon idole de toujours, tu veux devenir Belge-une-fois. Dans la soixante troisième année de ton existence bien chahutée. Ouais! Toi, l’idole des jeunes. Toi qui m’as coloré mes tendres années avec toute la musique que j’aime. Toi mmm… avec ce quelque chose de Tennessee. Je viens de lire dans ma feuille de choux que tu t’es fait un max de pognon cette année : 6,65 millions d’euro. Palmarès des gros gagnants en France. Pas mal du tout. Mais ne te fais pas d’illusions. La Belgique ça n’est pas Monaco et les yachts de Fontvielle, mon gars. Ici tes sous, bien vite on te les piqueras. Surtout fais gaffe aux mauvais garçons. Si tu les écoutes pour caser tes petites économies, tu finiras chanteur abandonné, les bras en croix, devant les portes du pénitencier. Quant à moi, je viendrai te chanter avec mes potes des Mandolines Mal Baisées (petit groupe local) Diego et requiem pour un fou. Ce qui me fais surtout plaisir avec tout ce pognon que tu t’es fait, c’est que tu devances ce gueulard de Michel Sardou (que trois tous petits millions d’euros). Qu’il aille ce faire voir aux bord du Lac du Connemara, celui-là. Qu’il ne joue surtout pas son rock’n roll avec moi. Et qu’il ne t’appelle plus jamais France. La France elle t’a laissé tomber.

Bon, ça soulage. Mais voilà pourquoi je t’écris. Tu es donc mon idole de toujours. Je me fous de ce qu’en pense Antoine qui voudrait bien te mettre en cage à Medrano, oh yé. Qu’il se tire avec son catamaran pourri sur son atoll (les opticiens !) dans les flots des Marquises où gémir n’est pas de mise.

Que je t’aime que je t’aime, Johnny ! Dejà môme je t’adorais sur ton minuscule cheval de Camargue dans D’où viens-tu Johnny. Pour moi la vie va commencer tagada tagada. Les gens m’appellent l’idole des jeunes. Puis ta petite Sylvie, je l’aime. Excuse-moi, partenaire mais elle ce soir, c’est la plus belle pour aller danser.

L’autre jour, attablés avec des amis au Yacca à Saint-Tropez, j’ai vu par hasard ton fiston David assis à deux tables de nous avec une nénette je ne te dis pas. La chance qu’il a eu que toi tu trainais une fois de plus tes blue suede savattes au Papagayo cette nuit là, avec Ga-bri-elle. Quoi ma gueule, mais qu’est-ce qu’elle a ma gueule?


Voilà pourquoi je t’écris. Avant de vouloir te faire Belge-une-fois, je t’invite avant tout à venir vivre chez nous ici à Renaix. Comme citoyen donneur, pardon : d’honneur. Parce que Bruxelles c’est les Marolles, hein peike. Et les Marolles tu connais. C’est bon pour la bamboela à la Bécasse une fois, mais pour le reste ? Des misères, ticheke, que des misères.

Non, sois plutôt bon Renaisien. Sang pour Sang. Ah tu verras tu verras, vivre à Renaix c’est le bon temps du Rock’n roll, je te promets. C'est la rock ‘n roll attitude toutes les nuits. Retiens la nuit. Je t’emménerai à L’Hotel Amour, L’Harmonie et le Joly. Avec whoo-hoe-whooh, ta jolie Sarah. Elle vient de là, elle vient de Renaix, elle vient du bloe-woes.

Bon oké, il va falloir t’intégrer un brin et les coups, t’en prendras jusqu’à minuit. Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir. Mais on a tous besoin d’amour et moi, je construis des murs autour de mes rêves. Parce que je vais t'avouer Johnny, moi aussi je suis le fils de personne. Vu que mon papa à moi s’est tiré de la planète comme le tien. Disparu sur un coup de cœur fatal quand j’étais bébé. Mon ptit loup ça m’a fait mal.

P.S. Te souviens-tu de la fille de l’été dernier ? Waw, cette fille-là mon vieux, elle est terrible! Mais elle m’oublie. Revoilà ma solitude. Bienvenue à Renaix Johnny, la ville des âmes en peine.