24 april 2006

LETTRES DU CAT SAUVAGE (1)

Grand temps de vous inviter à vous joindre à nous, voisins des Collines. Nous sommes quelques milliers à nous retrouver ici dans ce petit blog qui chante la Renaixance de cette belle cité au bas de mon moulin. Petit blog façon de parler puisqu’il grimpe à ce jour vers les 25.000 clicks.

De temps à autres je vous écrirai de petites lettres de mon moulin. Je vous préviens: je suis un cat sauvage et un cas à suivre. Je vous raconterai mes désirs profonds concernant ma bonne ville de Renaix. Je vous dirai tout. Les bonnes choses, les moins bonnes.

En plus je vous écrirai, honni soit qui mal y pense, dans votre beau langage qui n’est pas le mien puisque je suis Flamand et fier de l’être. Je vous écrirai avec mes modestes moyens du bord. Pardonnez-moi mes fautes. Personne ici ne me les corrige. Je marche seul. Comme dans la chanson de Jean-Jacques Goldman.

Que ceci ne vous effraye. Un Flamand bien dans sa peau n’est à ce que je sache ni raciste, ni séparatiste, ni extrémiste pour autant. Des racistes et des séparatistes d’accord il y en a: hélas même à Renaix. Je suis bien placé pour le savoir. Mon petit courrier personnel anonyme truffé d’insultes me le rappelle régulièrement. Qu’à cela ne tienne. Si j’étais le seul et le dernier à les combattre je serai celui-là.

Pourquoi vous écrire régulièrement ces lettres de mon moulin Renaisien? D’abord pour vous dire que tout Renaisien qui se respecte ne veut en fait qu’une chose: vivre en paix et en harmonie avec ses voisins, qu’ils soient du Nord ou du Sud.

(Ha, Le Sud, Nino Ferrer: …’on aurait pu vivre plus d’un millions d’années et toujours en été.’ Il n’a pas vécu aussi longtemps que le dit sa chanson, il s’est tiré une balle dans la tête dans un champs du sud. Lire l’histoire de sa vie parue ces jours-ci et en vente au Furet à Villeneuve. Petite parenthèse. Faut pas que je devienne trop sérieux, le chat.)

Pour vivre en paix avec ses voisins il faut d’abord l’être avec soi. Et là d’accord il reste du boulot. Renaix n’est en ce moment toujours pas la ville qu’elle devrait être. Vus les chiffres de sa population en grande majorité Flamande, Renaix se veut donc Flamande à part entière. Mais une ville Flamande ouverte à tous et accueillante. Les facilités on s’en bat l’oeil. Pas besoin de ça pour être gentil et hospitalier avec qui que ce soit. Nous le serons. Nous sommes de bons Bourguignons.

Et puis elles nous emmerdent depuis trop longtemps, ces facilités . Déjà qu’elles nous ont empêché de fusioner. En plus elles ne servent plus que à des causes anciennes et définitivement perdues à ce jour: maintenir une petite bourgeoisie quasiment disparue depuis ’63 dans sa petite suffisance et ces petites prétentions élitaristes bornées et largement dépassées par un business globalisant. Ce sont elles, ces foutues facilités, qui lentement mais sûrement étouffent Renaix entre ses deux escabots.

Bon un jour j’aurai le plaisir de m’étaler la-dessus. En attendant j’invite d’ors et déjà ce Renaisien de naissance qu’est le ministre Rudi Demotte, ce Renaisien de bonne souche qu’est le député-maire de Frasnes Jean-Luc Crucke, et pourquoi pas le pape Wallon Elio di Rupo de Mons lui-même à venir faire le tour de Renaix: afin de voir sur place l’effet désastreux des facilités. Surtout au niveau d’un quart monde Wallon à la recherche d’un petit paradis social inexistant chez nous.

Faudrait qu’on en parle. Comme il faudrait qu’on parle de cet exit d’entreprises Renaisiennes vers Tournai, allèchées comme elles le sont par cette manne de subsides venue d’ailleurs. Vous nos usines et nous vos SDF? Non merci.

Faudra vraiment qu’on en discute calmement. Sinon cela risque de mal finir. En attendant je vous ouvre mes colonnes à vous, voisins non-Renaisiens des collines. Je publierai avec plaisir tous vos commentaires. Ce blog sera aussi le vôtre. Gens de Pottes, Celles, Velaines, Tournai, Leuze, Anseroeul, Amougies, Mont de l’Enclus, Russeignies, Wattripont, Frasnes, Ellezelles, Flobecq …soyez donc les bienvenus à partir de ce jour.

Première chose à faire ensemble? Quand je viens à vélo de Flobecq par l’ancienne voie du chemin de fer et j’approche Renaix à Ellezelles j’ai besoin d’escalader le talud pour contourner ce mur de la honte qui se tient toujours entre nos deux régions: comme le dernier rempart d’un temps révolu. Cassons ce mur ensemble. Cassons tous les murs entre nous. Soyons fiers d’être ce que nous sommes, Flamands et Wallons. Vivons ensemble et en paix dans la plus belle région du royaume.

A bientôt, ici et à Renaix.

Le Cat qui Cause.