16 oktober 2008

LA VIE EN PROSE

Lettre ouverte à mon amie
Présidente du Cercle Emile Verhaeren



















Chère Marie-Ange

Si je t’écris cette lettre qui commence comme une chansonette de Marc Aryan, c’est parce que j’ai, en tout cas pour toi et tes amis du Cercle, d’excellentes nouvelles concernant notre bonne ville de Renaix .

Souviens-toi la veille des vacances d’été: cet appel de toi me disant dans mon répondeur ta détresse suite à la lettre de Luc Dupont à Yves Leterme prônant la suppression des facilités. La voiture chargée de valises et de vélos (surtout de vivres ticket rouge Colruyt comme un Hollandais qui garde plutôt ses économies pour l’achat d’une banque Belge), je me suis hâté vers toi pour te délivrer du cauchemar annoncé avec grand fracas par la RTBF et RTL. Faut dire qu’après leur journal télé-fiction cela n’aurait plus du te faire frisonner de la sorte.

Mais bon, je comprends ton inquiètude. D’autant plus que je me souviens comment toi et moi nous étions assis il n’y a pas si longtemps à la table d’hôte d’ Erik Tack qui, la voix percutante, tenait des propos ne laissant rien à l’imagination quant à l’avenir de la Belgique. Un discours à vous couper le souffle, toi et ta maman Madame Marie-Mathilde Ketels que j’aime à nommer sous d’autres latitudes de notre presse locale ‘Madame Chaudron’. (Comme tu le sais: pour un bon mot je donnerais ma peau).

Souviens-toi aussi de ce que je lui ai retorqué, au Grand Chef Blanc de la pensée séparatiste locale: que d’un Renaix intolérant je n’en veux pas. Que je préfère émigrer vers, mettons Frasnes. (Quoique Frasnes chez Jean-Luc Crucke quand j’y pense: non merci …j’ai déjà donné. On dira donc plutôt L’Enclus).

Bon, retournons à nos moutons. Assis ainsi, toi et moi, au ‘Monico’ devant notre jatte de café (gentille comme tu l’es tu me laisses tous les petits biscuits) nous parlons de la Renaixance . Je t’ explique comment, pour faire avancer le Schmilblick, il faudrait une fois pour toutes arrêter de maintenir, comme le font vicieusement certains élus en vue de leur score personnel, cette perception pernicieuse et totalement fausse d’un Renaix toujours bilingue comme dans les fifties du temps des derniers bourgeois gentilhommes. Faisant croire à tort que non non rien n’a changé et que l’on peut toujours très bien venir vivre ici sans connaissance d’autre langue que…disons l’Arabe et le Français. Et bien ça, ma chère amie, c’est tout le contraire de leur prétendue solidarité: c’est foutre les gens dans la merde et Renaix avec. Je te le dis et je te le reredis. Comme dans la chanson de notre ami commun Jacques Brel.

Je t'explique ainsi pourquoi à mon sens, Luc Dupont se fait à juste titre le porte-drapeau de la grande majorité des Renaisiens. Voulant stopper cette hémorragie. Tentant d’arrêter cette supercherie sociale qui plonge notre ville dans un taux de chômage hors norme. Autrement dit: voulant barrer ce flot de misère de braves gens venus d’ailleurs à la recherche d’un paradis social qui s’avère être en fait un piège électoral pour la gloire et le pouvoir personnel de quelques demi-gloires locales d’une politique de père en fils.

Je te dis que je suis de ceux qui veulent en revanche inscrire notre ville dans l’élan de l’Eurométropole Lille-Tournai-Courtrai. Pour une fois que les facilités peuvent nous servir au lieu de nous freiner comme avec la fusion des communes, la N60 ou la zone de police, on aurait bien tort de s’en priver. En plus cette volonté sera la plus belle preuve qu’un Renaisien peut très bien vouloir se défaire des freins administratifs et autres sabots sans pour autant être raciste linguistique ni extrémiste.

Bon, nous avons pris congé toi et moi, c’est le cas de le dire, en toute amitié sur ce qui nous liera à jamais : notre ville de mille petites lumières qui nous tient tant à coeur.

Et bien voilà pourquoi aujourd’hui je t’apporte par cette petite lettre que de bonnes nouvelles. Tu peux d’ores et déjà dormir tranquille, chère Marie-Ange. Concernant les facilités rien ne changera d’ici très longtemps. Puisque les élus de notre ville semblent faire depuis avec la lettre de Dupont ce qu’ils font depuis toujours avec notre ville: se tuer à ne pas se mettre d’accord sur la ligne à suivre. Suppression des facilités? Oui non bof oui mais non faut voir pas du tout un peu à la folie…

Tout cela à un point que la Guerre de Troie déjà n’a pas eu lieu au conseil prévu lundi passé. Enfin, ils vont se la faire quand-même, leur drôle de gueguerre de paroles et paroles et paroles sans actes. A la demande express du Vlaams Belang qui veut le rattachement de Renaix à la Republiek Vlaanderen et du Open VLD qui ne sait pas ce qu’il veut et qui par conséquent comme d’habitude se laisse dicter sa petite politique politicienne Renaisienne par les grands seigneurs de Frasnes et de Brakel.

Ce n ’est donc pas demain la veille que quelque chose bougera vraiment ici. Dis-le de ma part à tes amis des Cercles, et autres Clubs Frasnesques. Tiens pour sceller notre amitié, je te mets une belle photo du Fiertel. Prise par toi je crois, à Wattripont. Là où ta gentille maman comme de coutume nous offrir le Rosé d’Anjou bien frais, aux potes de la presse locale Renaisienne. Je vous fais la bise toutes les deux!

Ton ami Renaisien Flamand
(et fier de l’être)


P.S. Rendez-vous le 27 de ce mois au conseil pour la suite de leur représentation.Je crois qu’ils nous joueront ‘La Kermesse Flamande’ cette fois-ci. Garde-moi une place.


'La Vie en Prose.' Copyright Stef Vancaeneghem.